Plongez dans une réalité où le non-respect des biens publics prend une dimension inattendue. Le constat du non-respect des biens publics s’impose malheureusement trop souvent. Les actes d’incivilité, notamment après des matchs de football, sont monnaie courante. Cependant, l’anecdote que je m’apprête à partager dépasse le simple manquement à l’éducation civique.

Lors de ma récente visite à ma ville natale, Casablanca, une scène m’a profondément interpellé, incitant naturellement à en faire le sujet d’un article.

Un mercredi du mois sacré de Ramadan, dans le quartier El Oulfa, plus précisément sur la route Errahma, je revenais d’une agréable escapade à la plage Ain Diab. C’est alors que je me trouvais en train de déposer un membre de ma famille après cette escapade estivale.

Cependant, la quiétude de ce retour fut soudainement ébranlée par une scène inattendue qui allait marquer cette journée autrement paisible. Une charrette à âne était stationnée sur la voie en construction du Busway, captant mon attention.

Deux individus, vraisemblablement dans la fin de la trentaine ou au début de la quarantaine, se sont approchés des grilles de fer de construction soigneusement entreposées sur la future voie du Busway. Leurs regards, empreints de calcul, se sont ensuite baissés pour saisir les matériaux, qu’ils ont posés avec une tranquillité déconcertante dans la charrette.

Malgré l’animation sur le boulevard, nous venions d’être témoins d’un vol de biens publics, la scène se déroulant comme si de rien n’était.

Perplexe devant cette situation choquante, je me suis retrouvé face à un dilemme moral. En tant que citoyen soucieux du bien public, je me suis interrogé sur la meilleure manière d’intervenir.

D’une part, intervenir directement aurait pu risquer de dégénérer la situation, surtout compte tenu de l’audace affichée par les deux individus. D’autre part, rester passif me semblait inacceptable, car cela aurait signifié consentir tacitement à cet acte de vol de biens publics.

J’ai décidé d’opter pour une approche indirecte mais efficace. J’ai discrètement capturé des images des individus, leur charrette et les biens volés, documentant ainsi le vol en cours. Mon intention était d’utiliser ces preuves visuelles pour sensibiliser les autorités locales et encourager une action corrective.

Craignant d’éventuelles représailles, je n’ai pas osé finalement publier les images sur les réseaux sociaux ou de déposer une plainte formelle. Malgré cette réticence, ma volonté de contribuer à la préservation des biens publics demeurait forte.


Au cours de cette introspection, j’explorais les influences de l’éducation, les idées préconçues et d’autres facteurs qui ont potentiellement façonné ma décision. Je cherchais à comprendre comment ces éléments culturels avaient joué un rôle dans ma perception de la situation et dans ma capacité à agir.

La peur était certainement présente dans ma réticence à agir, mais au-delà de cela, je me questionnais sur les conséquences d’une action collective. Si tout le monde adoptait la même attitude, refusant d’agir par crainte, cela pourrait entraver notre progression collective en tant que société. C’était une prise de conscience des implications potentielles d’une inaction généralisée.

Cette réflexion a souligné l’importance de dépasser la peur individuelle pour envisager des actions collectives. Face à des actes d’incivilité, il devient essentiel de se questionner sur les conséquences d’une inaction généralisée. Ma démarche, bien que prudente, témoigne de la volonté de contribuer à la préservation des biens publics et de stimuler un changement positif au sein de notre société.