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Pour ma deuxième journée en Thaïlande, l’excitation de découvrir deux marchés emblématiques m’a poussé à m’éloigner de l’agitation urbaine. Maeklong, un marché insolite installé sur les voies ferrées, et Damnoen Saduak, un marché flottant pittoresque au cœur des canaux, étaient les destinations prévues. Damnoen Saduak est renommé comme le plus vaste et populaire marché flottant de Thaïlande. Il a l’avantage d’être ouvert en semaine, contrairement à d’autres options à Bangkok.

Ma journée a débuté à 5h30 du matin, prêt pour mon rendez-vous à 6h avec Sanbuhu, le chauffeur de taxi réservé la veille au coût de 1500 Baht. Il est dans la quarantaine, non marié et sans enfant et est originaire du nord de la Thaïlande, plus précisément de Chiang Mai. Sanbuhu a dépassé son rôle de chauffeur en agissant également comme un guide passionné. Il a partagé des détails sur les quartiers et les monuments le long de la route périphérique de Bangkok, enrichissant ainsi mon voyage.

En quittant la métropole, Sanbuhu s’est arrêté à une station-service pour faire le plein. L’observation rapide de la voiture fonctionnant au gaz, avec une bonbonne à l’arrière au-dessus du coffre, a ajouté une touche inattendue à l’expérience. Malgré cette nouveauté, notre route s’est poursuivie.

Environ 10 minutes plus tard, Sanbuhu a suggéré une pause petit-déjeuner à la prochaine station-service, offrant un choix varié de cafés, du Starbucks au McDonald’s. Avec enthousiasme, nous nous sommes arrêtés, prévoyant de reprendre la route dans environ 30 minutes.

Au McDonald’s, ma commande d’un McMuffin aux œufs s’est accompagnée d’un petit quiproquo. J’ai demandé, « One McMuffin without bacon and eggs, one coffee, no sugar, no milk. » L’employé, surpris, a répété, « McMuffin without eggs and bacon? » Confirmant ma commande, j’ai reçu un McMuffin avec du fromage. Mon erreur, je pensais dire « without cheese » et non « without eggs. » Le jeune employé, très gentil et compréhensif, a rapidement ajusté ma commande pour un McMuffin aux œufs uniquement.

Cette journée promettait une exploration captivante des marchés uniques de la Thaïlande, avec Sanbuhu comme guide dévoué et sympathique.

Après près de 2 heures de route, nous arrivons à un stationnement. Sanbhu m’informe que nous sommes arrivés, mais en demandant où se trouve le marché flottant, il me montre un endroit qui ne correspond pas du tout aux images des blogs de voyage que j’avais consultés. Intrigué, je réitère ma question à Sanbhu, qui affirme avec certitude que c’est bien ici, expliquant que l’accès se fait par un petit canal d’eau qu’il indique du doigt. 

Il  me dirige vers une grande tente où des personnes proposent des excursions. Rapidement, elles me tendent des catalogues détaillant différents forfaits, mais les prix exorbitants me font hésiter. La scène me semble dévier du charme authentique que j’espérais découvrir.

Perplexe, je prends un moment pour évaluer la situation, me demandant si c’est vraiment le marché flottant tant attendu ou une expérience différente. Les contrastes entre mes attentes et la réalité créent une tension, et je me sens confronté à un choix crucial quant à la suite de cette aventure inattendue.

Les vendeurs de forfaits exercent une pression, insistant sur l’urgence d’une réservation rapide. Sanbhu, la seule personne que je connaissais et en qui j’avais confiance, se joint à la discussion pour me persuader de choisir une excursion. Face au coût élevé, j’exprime mes inquiétudes, mais il affirme pouvoir négocier un meilleur prix avec eux.

Pendant que Sanbhu échange en thaï avec les vendeurs, leurs gestes suscitent en moi des soupçons d’arnaque. L’attitude de mon chauffeur de taxi qui tentait de me convaincre révèle la possibilité d’une escroquerie, décevant mes attentes initiales.

Frustré, je lui demande directement : « Travailles-tu avec eux ? As-tu une commission ? » il répond avec un sourire vicieux par la négative, affirmant qu’il cherchait simplement à m’aider. Incrédule, je lui demande de me conduire à l’entrée principale du marché flottant en lui montrant une photo. Il affirme qu’il n’y a aucun accès en voiture. Je lui montre le trajet sur Google Maps, mais il refuse en répétant que la seule option est de prendre l’excursion.

C’est à ce moment que j’ai réalisé avec certitude qu’il est complice et qu’il m’a dirigé vers une attrape touristique. En colère, je lui ordonne de me conduire au marché flottant, une demande qu’il refuse. 

J’étais confronté à une facette de Sanbhu qui trahissait la confiance que je lui avais accordée, bien loin de son image souriante. Le ton montait, la situation risquait de dégénérer. Sans choix évident, je décidais de prendre l’excursion, d’autant plus que je dépendais de Sanbhu pour le retour à l’hôtel.

La négociation avec le vendeur aboutissait à un tarif de 2000 Baht, restant excessif comparé à ce que j’avais lu sur les blogs. Je me confrontais à une réalité loin de l’authenticité espérée, marquant un premier point négatif à mon voyage.

L’excursion allait enfin débuter, et je monte à bord du bateau. Le conducteur est un homme âgé qui ne parle ni ne comprend l’anglais. Dès le départ, nous convenons d’utiliser le langage des signes comme moyen de communication.

J’essaie de voir le côté positif de l’expérience, qui est de vivre quelque chose d’unique. Je m’apprêtais à visiter un marché flottant à bord d’un bateau. J’avais lu et vu plusieurs photos et vidéos sur ce marché avant de venir en Thaïlande, mais maintenant, c’est réel, et j’y suis.

Le bateau, propulsé par un moteur discret, glisse lentement sur les eaux paisibles du canal. Il atteint une première boutique où des objets décoratifs, des vêtements et des artisanats traditionnels sont présentés. Une jeune vendeuse, probablement dans la vingtaine, m’accueille chaleureusement en disant « hi » et m’invite à descendre. Cependant, je préfère rester à bord, tout en la remerciant poliment pour son invitation.

Au bout de quelques minutes, le conducteur redémarre le moteur et nous avançons vers une autre boutique. Des articles souvenirs sont également en vente. Nous continuons notre progression, découvrant une troisième boutique, et ainsi de suite. Je remarque que les prix sont beaucoup plus élevés que ce que j’avais vu et constaté à Bangkok. Pour l’instant, je ne suis pas impressionné. J’attends encore de voir des vendeurs positionnés dans leurs embarcations débordant de marchandises colorées. 

Nous arrivons à une grande boutique de souvenirs, qui sert également de fabrique de sucre de palme. À l’intérieur, une machine de fabrication traditionnelle attire immédiatement mon attention. Un monsieur m’explique le fonctionnement et la met en marche, un beau spectacle que je n’ai pas manqué d’immortaliser.

On reprend notre trajet le long du canal, passant devant d’autres boutiques de souvenirs. Soudain, une vieille dame sur un bateau à rames attire mon attention. Elle vendait de délicieuses crèmes glacées à la noix de coco pour seulement 40 Baht. Je n’ai pu résister, c’était vraiment délicieux.

La concentration des bateaux à rame devenait de plus en plus marquée, signe évident que nous approchions du cœur vibrant du marché. Une fois arrivée, j’ai remarqué la présence de restaurants traditionnels. J’ai aussi observé la présence des bateaux à rames chargés de fruits frais exotiques, tels que des mangues juteuses et des ananas sucrés.  

Au milieu de cette animation, j’ai repéré l’entrée principale du marché, précisément là où je souhaitais que le chauffeur de taxi m’emmène. Cette observation confirmait ses agissements malhonnêtes et sa collusion avec les vendeurs d’excursions, renforçant le sentiment de tromperie.

J’ai demandé au vieux monsieur de s’arrêter, me laissant l’occasion de faire un tour au milieu des quais, mais il a refusé, ajoutant ainsi une couche de frustration à mon expérience. J’étais  vraiment jaloux de voir des touristes arriver par la porte principale du marché et monter dans des embarcations à rame conduites par des dames. Je trouvais que l’expérience allait être beaucoup plus agréable et authentique avec elles.

Après avoir fait un tour au milieu de cette marée de bateaux et de touristes, nous avons pris le chemin du retour, qui était beaucoup plus rapide, avec peu d’arrêts. Au total, l’excursion aurait duré 1h30.

Je retrouve Sanbuhu à côté du taxi. Je lui redemande d’aller à la porte d’entrée du marché pour prendre des photos. Celui-ci refuse catégoriquement ma demande, laissant croire qu’il n’aura plus le temps de m’emmener au marché Maeklong, mon deuxième arrêt. Il avait un air beaucoup plus ferme et agressif. Je l’ai vraiment détesté.

Ne voulant pas manquer mon deuxième arrêt, espérant que l’expérience soit meilleure, je laisse tomber et lui demande alors d’aller à Maeklong. Sur le chemin, aucune interaction, le silence régnait dans le taxi. C’est dommage, je ne m’attendais vraiment pas à cela en le rencontrant le matin.

Arrivé sur le parking, il me précise que j’avais 1h30 sur place. Je lui demande la direction du marché qu’il me montre du doigt. En marchant, je remarque que les touristes courent vers le marché. J’ai compris que quelque chose d’exceptionnel allait se produire. C’était le train magique qui arrivait au marché. Tous les marchands se dépêchaient de replier leurs étals de fruits, de légumes et de marchandises de la voie ferrée.

L’entrée du train dans le marché est un spectacle impressionnant et unique digne d’un film. Je me suis pressé pour observer ce moment extraordinaire, tout en sortant ma caméra pour capturer l’instant où le train traversera le marché. C’est une scène surréaliste de voir le marché se transformer en une voie ferrée. Une fois que le train a franchi le marché, l’activité a repris rapidement et les marchands ont replacé leurs étals.

J’ai profité de l’occasion pour explorer le marché de Maeklong, y faisant quelques achats. Contrairement au marché flottant, les prix y étaient beaucoup plus raisonnables. Plus tard, j’ai décidé de me rafraîchir avec un smoothie à l’ananas et à la mangue, frais et délicieux. Mon expérience culinaire a été interrompue par un pad Thai que je n’ai pas pu terminer en raison de la présence de mini-crevettes fumées qui ressemblaient à des insectes.

Je suis retourné au parking pour retrouver Sanbhu. Nous avons pris la route en direction de mon hôtel à Bangkok. L’ambiance à bord n’était pas des plus agréables, un silence pesant régnait. À l’arrivée, il était déjà 15h depuis 10 ou 15 minutes, j’ai réglé la course et Sanbhu est parti sans échanger un mot.

Je me suis réveillé après une sieste fortifiante et j’ai pris le métro (à 60 Baht) pour explorer le Chinatown de Bangkok, mon troisième arrêt de la journée.

Dès mon arrivée, j’ai immédiatement ressenti une atmosphère unique, bien éloignée de celle du Chinatown de Montréal. Les rues étaient animées de couleurs vibrantes, de bruits fascinants et d’odeurs alléchantes. Les étals débordaient de produits variés, allant des épices aux fruits, en passant par des textiles colorés.

Je me suis perdu dans ce labyrinthe vivant, découvrant des vendeurs ambulants, proposant des spécialités locales et une variété de plats délicieux, ajoutant une touche authentique à cette immersion dans la culture thaïlandaise.

Au cœur de ces vendeurs, une scène digne d’un film est devenue réalité devant moi. Parmi les étals animés, j’ai repéré des marchands proposant une délicatesse inhabituelle à mes yeux : des scorpions et d’autres insectes soigneusement exposés et prêts à être savourés.

Comme d’habitude, j’ai immortalisé le moment en prenant de nombreuses photos. Les couleurs vibrantes, les scènes animées et les détails captivants du Chinatown de Bangkok étaient tout simplement incontournables.

Après avoir exploré le Chinatown, j’ai décidé de prendre un Tuk Tuk pour me rendre au Siam Paragon Mall, payant 150 Baht pour ce trajet. Le chauffeur, à la fois drôle et dangereux, a commencé à effectuer des manœuvres bizarres avec son engin, peut-être pour m’impressionner. Cependant, la ligne entre l’amusement et le danger était mince, et j’ai rapidement ressenti une gêne.

Préoccupé par la sécurité, je lui ai demandé avec un sourire de conduire normalement. Cependant, au lieu de ralentir, le chauffeur a accentué ses acrobaties imprudentes. Il ne semblait pas avoir de mauvaises intentions, pensant peut-être que je m’amusais avec ses manœuvres.

Devant cette situation devenue un peu trop intense, j’ai dû crier tout en rigolant pour qu’il comprenne que j’avais un mélange de peur et d’amusement. Parfois, la communication non verbale ne suffit pas, et un cri amusé était nécessaire pour exprimer mon inconfort tout en essayant de maintenir une atmosphère légère.

Finalement, je suis arrivé sain et sauf au Siam Paragon Mall. Prêt à plonger dans la modernité de Bangkok, je m’apprêtais à explorer les boutiques, les restaurants et l’effervescence nocturne du centre commercial. L’atmosphère était électrique, avec une ambiance animée qui promettaient une expérience de shopping unique et mémorable. 

Après une première exploration, j’ai remarqué la présence de nombreuses grandes marques renommées ainsi que d’autres moins connues pour moi. Les prix étaient relativement similaires à ceux que l’on trouve en Amérique du Nord, parfois même plus élevés. Bien qu’il y ait des articles uniques et tentants, le coût m’a freiné dans ma grande excitation.

Je me suis donc contenté de découvrir les différentes enseignes sans effectuer d’achat. Le mall était immense, avec une infrastructure qui dépassait celle que nous avons au Québec. Même si les prix m’ont dissuadé de faire des achats, l’exploration du mall m’a permis de découvrir une ambiance cosmopolite et de saisir la richesse et la variété de l’offre commerciale moderne dans cette métropole dynamique. 

J’ai décidé de m’installer dans un restaurant du coin pour profiter d’un moment de détente après avoir exploré le mall. Optant pour une soupe qui semblait délicieuse au menu, j’ai pris place. Lorsque celle-ci est arrivée, à ma grande surprise, dès la première gorgée, j’ai détecté un arrière-goût étrange. 

Face à cet arrière-goût inattendu, un sentiment de perplexité s’est emparé de moi. Pour comprendre cette saveur, j’ai demandé au serveur les ingrédients utilisés. Il s’est avéré qu’il s’agissait d’une plante ou d’une herbe populaire dans la cuisine locale. Je n’ai pas réussi à retenir son nom.

Avec la volonté de découvrir d’autres saveurs, j’ai demandé le menu afin de choisir quelque chose de différent. Mon choix s’est porté sur un classique apprécié, le pad thaï aux crevettes (shrimp, prononcé « shlimp » avec l’accent thaï). Bien que ce plat soit piquant, il m’a offert une expérience culinaire plus conforme à mes attentes.

Il était temps de retourner à l’hôtel pour une bonne nuit de sommeil, préparant ainsi le terrain pour une troisième journée qui s’annonçait encore plus atypique que celle d’aujourd’hui. 

Avec un estomac bien rempli après le délicieux pad thaï, j’ai décidé d’opter pour une marche tranquille, d’une durée de près d’une heure pour rentrer à l’hôtel. C’était l’occasion parfaite de savourer les derniers instants de la journée, imprégné des expériences riches et variées vécues dans les rues animées de Bangkok.

Une fois à l’hôtel, aucun besoin cette fois de prendre la mélatonine pour dormir. J’étais très fatigué et je m’étais contenté de régler mon réveil à 6h du matin.