Pour ma troisième journée en Thaïlande, j’avais planifié de prendre la route vers la province de Kanchanaburi, où je comptais séjourner deux nuits. Avant de venir en Thaïlande, j’avais élaboré un itinéraire détaillé incluant les différents endroits à visiter dans la province.
La région de Kanchanaburi est connue pour ses cascades, grottes, sanctuaires de tigres et d’éléphants, ainsi que ses parcs nationaux. Elle est également célèbre pour le pont de la rivière Kwai, construit pendant la Seconde Guerre mondiale par des prisonniers de guerre sous occupation japonaise. Ce pont a acquis une grande notoriété grâce au roman et au film américain Le Pont de la Rivière Kwai.
Plusieurs options s’offraient à moi pour me rendre à destination. Chaque jour, à partir de 5h du matin, des bus et des minivans partaient des stations Bangkok Southern Bus Terminal et Morchit New Van Station. En plus de cela, un train était disponible au départ de la Thonburi Railway Station (aussi connue sous le nom de Bangkok Noi). Les bus proposaient des départs toutes les deux heures, avec un tarif moyen de 160 Baht. Les minivans, quant à eux, n’avaient des départs que le matin, de 7h à midi, au prix moyen de de 300 Baht. Pour le train, seulement deux départs étaient prévus à 7h50 et 13h55, au prix de 120 Baht.
J’ai finalement opté pour le train en raison de son caractère unique, offrant une expérience particulière, notamment avec son itinéraire pittoresque près de la rivière Kwai. Cette décision me permettait non seulement de profiter du paysage, mais également de vivre pleinement le charme d’un voyage en train dans un pays atypique. Ainsi, j’ai choisi le départ de 7h50 afin d’arriver à Kanchanaburi à temps pour explorer la région et profiter au maximum de ma troisième journée en Thaïlande.
Ma journée a donc débuté très tôt avec un réveil à 5h30. Je me suis préparé rapidement et suis sorti vers 6h. Ayant déjà effectué mes calculs, je prévoyais arriver vers 7h à la gare pour un départ en train prévu à 7h50. Ainsi, j’avais amplement de temps et aucune source de stress.
Comme je l’avais précédemment mentionné dans le récit de ma première journée, la station de métro se trouvait à proximité de mon hôtel, le Hide and Seek Boutique Hometel. J’ai donc marché pendant environ 5 minutes pour m’y rendre.
L’itinéraire recommandé par Google Maps, d’une durée de 70 minutes, impliquait de prendre deux lignes de métro. Le trajet de la première était de 15 minutes et celui de la deuxième 40 minutes. Une fois arrivé à l’arrêt final, il resterait une simple marche de 8 minutes pour atteindre la gare.
Je suis arrivé vers 7h10 à l’arrêt final du métro, dont le nom m’échappe. J’ai constaté que j’avais amplement de temps pour me rendre à la gare à pied. J’ai donc pris le luxe de m’arrêter à un coffe shop pour savourer tranquillement un café avant de commencer à marcher en direction de la gare.
En vérifiant l’itinéraire à pied sur Google Maps, j’ai réalisé que la gare était beaucoup plus éloignée que ce que je pensais. J’avais du mal à croire mes yeux. J’ai finalement demandé à des employés du métro qui m’ont confirmé la réalité de la situation. Il était presque 7h25, et il s’est avéré que la gare était à 45 minutes en métro. Reprendre le métro signifiait certainement manquer mon expérience en train. En taxi, le trajet était estimé à 25 minutes. Comme c’était la seule option potentiellement réaliste, j’ai décidé de courir rapidement pour ne pas perdre cette opportunité.
Par chance, un taxi passait à proximité. Je suis monté rapidement et lui ai montré la photo de la gare. Je lui ai expliqué que je dois m’y rendre en urgence, car j’ai un train à prendre dans 25 minutes. Sans exagération, ce fut l’un des trajets les plus stressants de ma vie. C’était partagé entre l’anxiété de ne pas rater l’expérience du train et l’observation constante de l’itinéraire sur Google Maps. La durée estimée changeait d’une minute à l’autre.
Le chauffeur du taxi demeurait étonnamment calme à mes questions répétitives. Je remarquais qu’il empruntait des raccourcis non indiqués par Google Maps. Après un trajet stressant de 30 minutes, je suis arrivé à la gare et j’ai constaté que le train était encore là.
Heureux, j’ai payé le chauffeur du taxi (200 Baht), récupéré rapidement ma valise et me suis précipité pour monter à bord. Un agent m’a fait signe d’aller d’abord chercher le billet au kiosque, et il m’a rassuré d’un geste, clairement exprimant : tu ne rateras pas le train. J’ai payé les 120 bahts et enfin, j’ai embarqué dans ce train aux couleurs extérieures atypiques. Celui-ci a finalement quitté la gare à 8h pile.
Malgré l’achalandage de touristes à bord du train, trouver une place était facile. Les banquettes, d’une teinte gris-vert, offraient un confort appréciable. La propreté des wagons, même sans climatisation, contribuait positivement à l’expérience. De plus, les fenêtres ouvertes assuraient une bonne circulation de l’air.
Une fois assis, j’avais faim et je me suis souvenu que j’avais acheté des fruits au quartier chinois de Bangkok la veille. Je les ai dévorés aussitôt sortis de mon sac. C’était super bon ! L’ananas était sucré et juteux, la mangue était douce et parfumée, et le fruit du dragon était croquant et rafraîchissant. Tout était délicieux.
Le train roulait à une vitesse modérée ce qui m’a permis de profiter pleinement des paysages. J’avais volontairement choisi de m’installer près d’une fenêtre, notamment pour ne pas manquer le passage sur le pont de la rivière Kwai, empruntant le célèbre chemin de fer de la mort.
Tout au long du trajet, le train s’est arrêté dans de petites gares pittoresques en pleine campagne. Des vendeurs montaient et descendaient du train, proposant une variété de boissons fraîches, de fruits et de délicieux mets.
À l’approche de la gare de Kanchanaburi, le train a ralenti sa vitesse et tout le monde s’est levé pour filmer le pont. C’était une scène fascinante, où chaque personne semblait vouloir immortaliser ce moment unique.
J’ai sorti ma tête et j’ai été impressionné par le nombre de touristes à l’extérieur, sur les proximités des rails et sur des espaces dédiés à l’observation. C’était un spectacle animé, avec tout le monde cherchant à capturer la vue du pont de la rivière Kwai.
Arrivé à la gare de Kanchanaburi, j’étais quelque peu perplexe. Les images que j’avais vues auparavant dans des vlogs, montraient un paysage spectaculaire avec des montagnes d’un côté et de l’autre, une rivière agrémentée d’un pont en bois pittoresque. Cependant, à l’entrée de Kanchanaburi, ce tableau ne se dessinait pas comme prévu.
Peu de passagers semblaient être prêts à débarquer. Soucieux de comprendre, j’ai sorti les images en question et je les ai vite montrées à un guide accompagnant un groupe de touristes. Il m’a expliqué qu’il faut rester à bord puisque le lieu tant recherché était encore plus loin.
À ce moment, il était déjà presque 11h10, et mon hôtel se trouvait à moins de 10 minutes de la gare de Kanchanaburi. Sachant que le prochain train au départ de Bangkok ne partirait qu’aux environs de 14h, j’ai vite écarté l’option d’aller à l’hôtel d’abord et prendre le prochain train. J’ai décidé de poursuivre l’aventure à bord de ce train pour découvrir le paysage que j’anticipais tant.
J’ai ouvert Google Maps, zoomé et suivi les rails du train pour essayer de localiser le paysage recherché. J’ai réalisé qu’il fallait que je me rende jusqu’à la station Tham Krasae, à plus d’une heure de Kanchanaburi.
Le lieu tant attendu était le pont de bois de Tham Krasae, qui surplombe majestueusement la rivière Kwai Le passage sur ce pont a suscité une excitation parmi tous les passagers, constituant le moment phare de ce voyage. Les paysages offraient une beauté à couper le souffle. Du train, j’ai pu admirer le pont en bois, la rivière et les constructions flottantes qui ajoutaient à la magie du lieu.
Arrivé à la gare de Tham Krasae, la plupart des passagers faisaient la file pour descendre du train. Le reste des voyageurs continuaient probablement jusqu’au dernier arrêt, Nam Tok Sai Yok Noi. Pour ma part, c’était un arrêt que je n’avais pas prévu initialement, mais qui était rempli de découvertes.
À la sortie de la gare, il y avait une grande allée avec des boutiques de souvenirs et des cafés. Un parking accueillait des voitures touristiques, mais au-delà, c’était un peu désert. Je me suis installé dans un café pour savourer un jus rafraîchissant. Ayant demandé au propriétaire s’il pouvait garder ma valise un petit pendant que je prenais des photos, il a accepté. Je suis donc retourné vers les rails et j’ai marché environ 200 mètres pour arriver au pont Tham Krasae. J’ai pris des photos et des selfies pour me souvenir de ce moment.
La tâche suivante consistait à trouver un moyen de transport pour revenir à Kanchanaburi. J’ai décidé de tenter ma chance auprès des conducteurs de minivans touristiques qui attendaient le retour des visiteurs. Après avoir essuyé le refus de certains et été confronté à des prix exorbitants chez d’autres, j’ai finalement réussi à conclure un accord à 800 Bahts pour le trajet.
Il était 14h15, et le City Hotel Kanchanaburi, où je séjournerais les deux prochaines nuits, se trouvait à environ 40 minutes en voiture. Une fois sur place, le processus d’enregistrement s’est déroulé de manière fluide, avec des employés très sympathiques. Après m’être reposé et rafraîchi, j’ai décidé de dîner dans un restaurant réputé de la ville, le Keeree Tara.
Le restaurant offrait une vue imprenable sur la rivière et le chemin de fer. Bien que les prix y soient nettement plus élevés qu’à Bangkok, la qualité exceptionnelle de la cuisine a justifié le coût (811,25 Bahts pour un repas complet). Le temps passé dans ce restaurant m’a offert à la fois détente et une expérience culinaire mémorable.
À quelques pas de l’hôtel, j’ai repéré un centre de massage thaï, une expérience que je souhaitais vivre. Après avoir pris rendez-vous, je suis retourné à l’hôtel où j’ai pris le temps de revoir l’itinéraire de ma sortie prévue au Parc national d’Erawan le lendemain. Par la suite, tout était prêt, et j’ai échangé rapidement avec ma famille avant de me rendre à mon rendez-vous de massage.
Arrivé au centre, l’accueil chaleureux m’a tout de suite mis à l’aise. Après avoir enfilé un blouson marron, j’ai été pris en charge par une personne dont l’expertise était exceptionnelle. Sa capacité à cibler chaque neurone et muscle a rendu l’expérience non seulement relaxante mais aussi véritablement unique. Le coût de cette séance, à 350 Bahts, incluant le pourboire, en valait chaque moment.
De retour à l’hôtel, imprégné d’une sérénité découlant d’une journée riche en découvertes, je me suis couché comme un bébé.